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  1. « Ceci est l’agneau de Dieu qui absout les pêchés du monde ». C’est le sous-titre de ce tableau, un peu iconoclaste, mais réjouissant lorsqu’on y regarde de près. Iconoclaste parce que « l’agnus Déi » est mort, étripé par un boucher qui, au vu d’un faciès inexpressif n’a, semble-t’il, fait que son boulot quotidien. Et qui porte en lui l’amour du travail bien fait : il tient l’agneau de Dieu avec respect et précaution, comme on porte un enfant.
    Dieu est mort ? ça y ressemble. On rejoint les théories de Nietzche, mais ici Dieu est l’acteur passif, le boucher est l’actif. On a inversé les rôles. Ici, le « démon de Socrate » est inexistant. Rien à se reprocher…l’homme de l’art a fait son office. C’est sans doute ce qui explique l’expression paisible du sacrificateur qui a atteint le niveau suprême du nihilisme.
    Dieu est mort ? Entre les bras du boucher reposent toutes les valeurs fondamentales de notre société, le bien, la vérité, l’identité, l’unité, le désenchantement du monde. Désormais le monde est délesté de tout sens divin. Il porte le deuil de l’absolu. Roland Gaudillière nous entraine dans le nihilisme héroïque qui admet que la vie constitue l’Etre et que l’Etre vaut mieux que le néant.

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