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  1. Au premier regard on se dit « Roland Gaudillière est un facétieux » (en fait il l’était,d’autres œuvres en attestent) et qui porte un regard amusé sur son environnement. Au premier regard. Seulement. Ce lapin dans son clapier c’est bien autre chose. C’est la marque indiscutable d’un vrai talent.
    Si l’on regarde le tableau réalisé en 1989, on voit un lapin qui s’emm.. dans sa cage, attendant sagement de passer à la casserole, comme les trois pensionnaires qui l’ont précédé dans cette cabane faite de bric et de broc, voire rafistolée et dont il serait sans doute facile de s’évader avec un peu de volonté.
    Au delà, il y a la marque d’un vrai savoir-faire…D’une boulot appris selon les grands concepts de l’école des Beaux Arts.
    Tout d’abord c’est un formidable trompe-l’œil qui vient mystifier celui qui regarde la toile. L’harmonie entre l’incertitude et le réalisme. C’est une technique à part entière qui nécessite une véritable maîtrise des proportions et des détails. On retrouve, là, les techniques des grands artistes des XVe et XVIe siècles, période majeure où le talent et le métier étaient de rigueur. Et çà, çà s’apprend….Roland Gaudillière y était passé maître.
    Regardons le premier plan. Les planches qui composent les cages. On pourrait en compter les fibres, tout comme on en compte les clous. Les charnières sont telles qu’on se les représente dans notre imaginaire puisé aux racines de l’enfance. Qui n’a pas connu cette association de planches, de clous et de grillages fait artisanalement ? Le grillage, parlons en. Dessiné au millimètre près,ce qui n’est pas simple sur une telle surface, à pinceau levé, c’est aussi un fort élément symbolique.La grille est le révélateur de l’élément à surmonter, de l’obligation qu’il y a à surmonter les obstacles de l’existence. C’est la démonstration graphique d’une réflexion intense de l’artiste sur sa destinée. IL est alors, à l’âge où l’on se retourne sur soi-même pour faire le bilan d’une vie, d’une œuvre et d’entamer quelques résolutions. L’aube de la soixantaine interpelle. Et la recherche philosophique entamée par l’artiste qui n’a jamais su se contenter de jeter simplement des impressions sur la toile, fussent-elles magnifiées par le talent,se devait de passer par là. Dans cette peinture, au demeurant anodine, il y a de la recherche spirituelle. Une véritable introspection.
    Et le lapin ? L’œil rond, dans sa position coutumière,on le sent tout de même inquiet et résigné sur son avenir.Et pourtant. Dans toutes les religions, dont l’indouhiste, il est symbole de régénération. Chez les Taoïstes, le lapin est le seul animal capable de préparer la potion d’Immortalité (on le représente alors souvent à l’ombre d’un figuier en train de broyer des simples) et dans les cultures païennes, mésopotamiennes, druidiques et scandinaves, le lapin est le symbole du savoir fondamental (inconnu des hommes), de la régénération et du sacrifice. C’est le symbole du renouvellement cyclique de la lune chez les Mayas.
    Aussi ne regardons pas cette toile, peinte devant le clapier familiale comme une seule représentation anecdotique banale, mais comme un vrai appel à la réflexion. Roland Gaudillière, et on le découvre au fil de tous ses tableaux, même lorsqu’il peignait SA Franche Comté sus la neige, nous interpelle, nous donne des clefs de pensée….Nous demande de nous ouvrir sur nous mêmes. Le vrai message est là. Connais toi toi-même.

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