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  1. Le trajet entre l’école et la famille était un espace de liberté. Filles ou garçons nous musardions pour en accroître la durée.
    Les filles papotaient, échangeaient de mystérieux secrets, nouaient de fragiles amitiés, faisaient les coquettes quand elles se sentaient épiées par quelques garçons précoces.
    En général, les garçons se montraient plutôt méprisants pour la gent féminine. Ils terminaient leur partie de billes ou réglaient entre eux des comptes imaginaires. On était ennemis quand on n’habitait pas le même quartier, quand on ne fréquentait pas la même école.
    La guerre était d’abord verbale, on se lançait des bordées d’injures des plus triviales dont on se gargarisait; parfois elle s’aggravait.
    On se battait à coup de cartables avant d’en venir aux mains, puis chacun regagnait son foyer, accueilli par les manifestations de courroux des parents, quand l’heure prévue était largement dépassée.
    Les déchirures des vêtements, les bosses, les écorchures étaient légitimées par quelques chutes ou incidents inévitables.
    Le retour de l’école était un espace de vie interdit aux adultes.

    Alain Prêtre

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