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  1. VISAGES

    Les paroles congédiées s’éteignent au seuil des lèvres,

    Portes du temple fermées pendant cette fausse trêve.

    Le regard scrute, interroge ; dernier conquistador,

    Espoir d’un futur bleu, regrets d’un passé mort.

    Double vie : du possible renaît l’improbable ;

    Double vue : du connu jaillit l’indéchiffrable ;

    Mais Janus sait : ici, maintenant ou ailleurs,

    Que du naufrage des rêves, éclosent toutes les peurs.

    Que du néant se sont allumées toutes les vies.

    Passage obligé, où s’explorent toutes les envies,

    Sans victoire ni défaite, sans haine et sans larmes

    Dans l’être cher, tu sais réveiller les charmes.

    Passage obscur où soufflent les vents de la nuit,

    La métamorphose de la chair enterre l’ennui.

    Sous les rides, sous les ans, s’approche l’éternité ;

    Et s’en revient l’amour et croît l’altérité.

    Passage sensible où se fondent et la fuite

    Et les sentiments teintés de paroles traduites.

    Ni le fard, ni le sang, n’assèche le désir,

    Janus ! Tes deux visages contemplent l’avenir.

    Jean-Luc ANDREOLETTI

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